PANORAMA (vidéo, 1mn33s, muet, 2007)
Tourner autour du pittoresque pour tenter de le voir, griffer le premier plan pour bloquer la vue, obstruer le panorama.
Dans les premières images, un village apparaît de manière fulgurante, juste assez de temps pour pouvoir l'identifier malgré les heurts de l’image. Juste avant que l’écran ne redevienne noir, le même village réapparaît mais vu de bien plus loin. Entre-temps s'est déroulé un trajet derrière le grillage des arbres, la griffure des branches.
Derrière les hachures, ce n'est pas seulement le paysage qui s'éloigne, c'est la représentation qui s'écarte.
L'oeil glisse sur la matière de l'écran, l'écran de la matière.
« Nous ne sommes allés nulle part, dit Joe. Nous sommes là où nous avons toujours été. Mais pour une certaine raison —une parmi plusieurs possibles — la réalité a reculé; elle a perdu son support, son assise, et elle a reflué vers des formes antérieures. »
Ubik, Philip K. Dick.